Aux Etats-Unis l’homosexualité est passée sous silence, alors qu’en Turquie les gays sont exemptés de service militaire… s’ils peuvent le prouver! Deux affaires qui montrent le retard énorme des forces armées sur ce sujet.
Etats-Unis: la loi du « Don’t ask, don’t tell »
Jeudi dernier, Dan CHOI, un jeune officier américain a encore fait les frais de la loi « don’t ask, don’t tell » (littéralement pas de questions, pas d’aveux), qui passe sous silence l’homosexualité dans l’armée américaine. Malgré ses compétences (il parle couramment plusieurs langues), l’armée américaine a choisi de se passer du jeune officier. Son tort: avoir révélé son homosexualité. Depuis l’instauration de cette loi en 1993, pas moins de 13 000 militaires ont déjà dû quitter l’armée pour ce motif.
Selon l’association KnightsOut, il y aurait 65 000 homosexuels dans les rangs de l’armée américaine. A titre de comparaison, cela correspond au nombre de soldats américains engagés en Afghanistan. Or ces soldats peuvent être renvoyés à tout moment si leur orientation sexuelle venait à être révélée ou découverte.
Signe que les temps changent, Barack Obama s’est engagé à plusieurs reprises à abroger cette loi. «Nous savons que forcer les homosexuels à vivre une vie de mensonge ou à quitter l’armée ne contribue pas à notre sécurité, elle y porte préjudice», déclarait-il encore le mois dernier. Un texte prévoyant l’abrogation de cette loi est d’ailleurs en cours d’examen. Si la chambre des représentants a d’ores et déjà donné son accord, le texte devra aussi être approuvé par le ministère de la Défense et recevoir l’aval des principaux commandants de l’armée, ce qui n’est pas encore gagné.
Turquie: un désordre psychosexuel avancé
En Turquie le service militaire est obligatoire pour tous les jeunes et dure entre 6 et 15 mois. Seul moyen d’y échapper: déclarer son homosexualité auprès des services médicaux de l’armée et obtenir un rapport d’inaptitude, dénommé le rapport rose. Or, pour « prouver » son homosexualité, les autorités peuvent demander des photos d’actes sexuels montrant une relation passive avec un homme. Elles peuvent aller jusqu’à pratiquer un test anal visant à démontrer qu’il y a bien une déformation de la zone rectale. Si l’homosexualité est bien confirmée, les services médicaux délivreront alors un rapport d’inaptitude pour « désordre psychosexuel avancé ».
Voir le reportage édifiant réalisé par l’AFP: